UIVEC
5 juin 2024
La douleur peut être définie comme étant "une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes" ; définie par l'International Association for the Study of Pain (IASP) et reprise par l'OMS. Il existe quatre types de douleurs différents (nociceptives, neuropathiques, mixtes, dysfonctionnelles).
La douleur peut être définie comme étant "une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes" ; définie par l'International Association for the Study of Pain (IASP) et reprise par l'OMS. Il existe quatre types de douleurs différents (nociceptives, neuropathiques, mixtes, dysfonctionnelles).
Dans le cadre de l'expérimentation sur l'usage du cannabis médical mise en place en 2021, les douleurs neuropathiques font partie des cinq indications thérapeutiques autorisées. Notons également que 51% des personnes qui se voient prescrire du cannabis médical dans le cadre de cette expérimentation sont prises en charge pour des douleurs neuropathiques.
Les douleurs neuropathiques touchent environ 7% de la population française. Elles se caractérisent entre autres par une sensation de brûlure, de froid intense, de picotements, de démangeaisons, de décharge électrique.
Mais comment apparaissent-elles ?
Contrairement aux douleurs nociceptives (celles que l'on ressent lorsque l'on se cogne par exemple), les douleurs neuropathiques concernent une lésion du système nerveux périphérique ou central. Autrement dit, ce sont des douleurs qui résultent d'un dysfonctionnement interne. En effet, le système nerveux chargé de la transmission, de la modulation, et de la perception de la douleur entre la moelle épinière et le cerveau ne fonctionne plus correctement. Les causes ? Des polyneuropathies périphériques, lésion de la moelle, lésions nerveuses traumatiques, la sciatique, des douleurs séquellaires.
Le diagnostic ?
Le formulaire communément appelé DN4, composé de plusieurs questions chacune graduée sur une échelle. Un score total d'au moins 4/10 permet d'avoir une première indication concernant l'atteinte par le patient de douleurs neuropathiques.
Jusqu'à présent, les douleurs neuropathiques étaient soignées à l'aide d'antalgiques (plus ou moins forts) comme le paracétamol, la codéine ou encore la morphine. Globalement, il a été observé que ceux-ci sont relativement peu efficaces en ce qui concerne les douleurs neuropathiques, par ailleurs la prise d'autres antalgiques adjuvants se révèle nécessaire. En revanche, le cannabis s'avère plus efficace en ce qui concerne ces douleurs neuropathiques en agissant directement sur le système nerveux.
Plusieurs études scientifiques ont été menées sur le sujet. Citons notamment :
Martin-Sanchez 2009 : les conclusions de cette revue systématique et méta-analyse de 18 essais randomisés contrôlés en double aveugle, semblent démontrer une efficacité du cannabis et des cannabinoïdes en ce qui concerne la réduction de l'intensité de la douleur ;
Andreae et al. 2015 : l'inhalation de cannabis semble soulager au moins à court terme les patients (178) avec une possible amélioration de la réduction des douleurs avec du THC ;
Deshpande 2015 : cette étude menée sur 6 essais randomisés contrôlés en double aveugle (226 participants) a montré un bénéfice statistiquement significatif en termes de soulagement de la douleur ;
Whiting et al. 2015 : selon cette étude menée sur 2 454 patients, "les cannabinoïdes pourraient être bénéfiques dans le traitement de la douleur chronique".
Nugent et al. 2017 : les patients de cette étude, au nombre de 743, avaient 1.43 fois plus de chances d'être soulagés de leurs douleurs que ceux du groupe placebo ;
Pour toutes les études menées, il est important de regarder les critères de jugement et la comparaison avec un placebo le cas échéant.
À noter que les patients ayant recours au cannabis médical pour soulager leurs douleurs sont pour la plupart en impasse thérapeutique. Avec la généralisation des médicaments à base de cannabis prévue en 2025, cela laisse entrevoir la possibilité pour les patients d'une meilleure qualité de vie, les plus chanceux pouvant reprendre certaines activités ou leur travail.