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Qu’est-ce que le cannabis thérapeutique ?

Le cannabis thérapeutique, aussi appelé cannabis médical a pour objectif de soigner ou de soulager les patients atteints de maladies. Issus de la plante de cannabis, le CBD et le THC sont les deux principaux cannabinoïdes employés dans ce domaine. Parfois utilisés séparément, d'autres fois conjointement, aujourd'hui en France seule l'Epidyolex est autorisé comme médicament. Le cannabis médical est souvent confondu avec l'usage récréatif du cannabis bien qu'il s'agisse de  deux domaines différents.

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Une utilisation ancienne

Le cannabis thérapeutique, aussi appelé cannabis médical a pour objectif de soigner ou de soulager les patients atteints de maladies. Issus de la plante de cannabis, le CBD et le THC sont les deux principaux cannabinoïdes employés dans ce domaine. Parfois utilisés séparément, d'autres fois conjointement, aujourd'hui en France seule l'Epidyolex est autorisé comme médicament. Le cannabis médical est souvent confondu avec l'usage récréatif du cannabis bien qu'il s'agisse de deux domaines différents.

Le cannabis à usage médical ne date pas d’aujourd’hui. Saviez-vous qu’il était déjà utilisé en Chine vers 2 700 avant J.-C. ? Ou encore par les égyptiens au 16ème siècle avant J.-C. ? Son usage s’est répandu sur le globe avant d’être progressivement interdit au cours du 2Oème siècle. A partir des années 60, avec la découverte du THC, puis du CBD dans les années 70, et du système endocannabinoïde dans les années 80, il va progressivement réapparaître comme un moyen de traitement contre les douleurs ou certaines maladies. On peut citer : la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques, les douleurs neuropathiques, l’épilepsie, la spasticité… Il est souvent utilisé en dernier recours pour les patients étant en impasse thérapeutique. Il contribue bien souvent à une amélioration de la qualité de vie des malades. En aucun cas il ne saurait être confondu avec le cannabis dit récréatif.

Le cannabis médical en France

Lancée en 2021, le cannabis à usage médical est autorisé exclusivement dans le cadre d’une expérimentation. Celle-ci devait initialement durer deux ans, mais elle a été prolongée jusqu’à fin mars 2024. Aucun nouveaux patients ne peuvent à ce ce jour participer à l’expérimentation tant que celle-ci n’est pas finalisée.

Jusqu’en 2025, il s’agit d’une période transitoire à l’issue de laquelle les médicaments devraient être généralisés. Elle regroupe plus de 2 000 patients dans environ 800 établissements de santé. Les indications thérapeutiques retenues jusqu’alors sont au nombre de cinq :

➢ Douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies accessibles (médicamenteuses ou non) ;

➢ Certaines formes d'épilepsie pharmaco-résistantes ;

➢ Certains symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou au traitement anticancéreux ;

➢ Situations palliatives ;

➢ Spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou des autres pathologies du système nerveux central.

Les patients font l’objet d’un suivi régulier avec leur médecin, la difficulté résidant dans le fait de trouver le bon dosage à chaque personne : c’est ce que l’on nomme la « tritation ».

Il est important de noter que le but premier de cette expérimentation n’était pas d’évaluer l’efficacité du cannabis médical, mais bien d’observer si le lien entre les médecins de ville et les établissements de santé était fluide. Il en ressort que le relai de prescription en ville est assez peu développé (il concerne 10% des patients).

Comme l’UIVEC a pu le constater en échangeant avec des médecins ayant participé à l’expérimentation, ceci peut s’expliquer en partie par une formation de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) inadaptée pour les médecins de ville. Les conclusions de l’ANSM sont tout de même positives sur l’usage du cannabis médical. Elles permettent de conclure que « grâce à des cohortes de patients plus importantes et une durée de suivi plus longue de conclure à une efficacité cliniquement significative du cannabis médical dès 3 mois de traitement et qui se maintient dans le temps chez des patients réfractaires aux thérapies accessibles dans les 5 indications de l’expérimentation ».

Actuellement, suite aux élections législatives anticipées, l’expérimentation va être prolongée au-delà du 1er janvier 2025.

Le rôle de l’UIVEC

Par conséquent, l’UIVEC, en tant que syndicat professionnel représentant la filière du chanvre et du cannabis médical, va demander à ce que de nouveaux patients puissent être inclus dans cette expérimentation prolongée.

Par ailleurs, les formations proposées par l’UIVEC à destination des professionnels de santé sont toujours d’actualité. Au vu du calendrier législatif en suspens et de la prolongation de l’expérimentation, les premières sessions de formation auront lieues d’ici à la mi-2025.

L’UIVEC continue de représenter cette filière prometteuse, tant sur le plan économique (un potentiel évalué à près de 300 millions d’euros en France), que sur le plan médical : entre 150 000 et 300 000 personnes seraient concernées par le cannabis thérapeutique selon le Professeur Nicolas AUTHIER.

Le cannabis médical dans l’Union Européenne

L’Union Européenne recouvre des situations bien différentes au sein de ses pays membres. A l’heure actuelle, 22 pays sur 27 ont pris des décisions législatives afin d’encadrer le cannabis qu’il soit médical ou récréatif. Prenons quelques exemples.

En Allemagne, depuis le 1er avril 2024 le cannabis à usage récréatif est légal sous conditions. Par exemple il faut résider en Allemagne depuis au moins 6 ans et avoir au moins 18 ans. Sans rentrer dans les détails, ces personnes peuvent dès lors posséder 25g de cannabis maximum et peuvent cultiver jusqu’à trois plants de cannabis chez eux. Le cannabis médical y est autorisé depuis 2017.

Au Royaume-Uni, le cannabis à usage récréatif est interdit. En revanche, le cannabis médical est autorisé depuis 2018. Le CBD est légal et sa teneur en THC doit avoir une teneur inférieure à 0.2%. Enfin, la vente de fleurs de cannabis n’y est pas autorisée.

En Espagne, le cadre législatif est moins clair. En effet, la consommation pour usage récréatif est interdite mais tolérée dans les Cannabis Social Club. Par ailleurs, la culture et la consommation de cannabis est autorisée chez les particuliers à condition que cela ne soit pas visible, la vente et le transport étant également interdits. Pour le cannabis médical, il est autorisé pour la sclérose en plaque ou l’épilepsie.

Les études scientifiques menées en rapport avec le cannabis médical

Plusieurs études ont été menées, et ce depuis plusieurs décennies, afin de mesurer l’efficacité du cannabis médical. Les principales critiques émises concernant ces études, sont le nombre trop peu élevé de participants inclus. Cependant, des résultats positifs et encourageants ont pu être décelés chez certains patients. Citons, par exemple, les études suivantes :

  • Sur la sclérose en plaques

    • Kavia, 2010 : sur 135 patients étudiés, le le Nabiximols était efficace contre la nycturie, les symptôme de la vessie hyperactive, l’urinage quotidien ;

    • Shaheen E Lakhan 1, Marie Rowland, 2009 : les extraits de THC et de CBD combinés peuvent apporter un bénéfice thérapeutique pour des symptômes de spasticité liés à la SEP. En revanche, aucun changement significatif n'a été constaté dans les évaluations post-traitement. Toutefois l’évaluation de la douleur s’améliore à l’issue du traitement.

  • Sur la spasticité

    • Wade et al. 2004 : deux groupes avec un placebo durant 6 semaines, le Nabiximols était efficace chez les patients ayant signalés la spasticité comme symptôme principal ;

    • Zajicek et al. 2012 : deux groupes avec un placebo pendant 12 semaines, sur 279 patients atteints de raideurs musculaires, 30% d’entre eux ont signalés une amélioration ;

  • Sur la douleur

    • Martin-Sanchez 2009 : les conclusions de cette revue systématique et méta-analyse de 18 essais randomisés contrôlés en double aveugle, semblent démontrer une efficacité du cannabis et des cannabinoïdes en ce qui concerne la réduction de l'intensité de la douleur ;

    • Nugent et al. 2017 : les patients de cette étude, au nombre de 743, avaient 1.43 fois plus de chances d'être soulagés de leurs douleurs que ceux du groupe placebo.

Vous pouvez retrouver des articles plus détaillés pour chacune de ces maladies, ainsi que la présentation d’autres études scientifiques sur notre blog. L’UIVEC met également a disposition de ses adhérents une bibliographie qui regroupe toutes les études scientifiques qui ont été menées ces dernières années en rapport avec le cannabis médical.

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